La parole juste

C'est d'écouter, en empathie, les blessures de celui qui fait face. Y répondre d'un simple sourire et d'un baiser sur les paupières pour accorder le repos aux esprits tourmentés.

C'est de contenir les mots qui ne devraient pas sortir, qu'il faudrait absorber jusqu'à faire gonfler les boursouflures à l'aune desquelles on mesure une vie bien vécue.

C'est de faire silence quand les démons envahissent nos cerveaux embrumés par un trop plein de mémoire parce que les mots prennent leur source dans un passé sans date et éclaboussent le présent d'une tache brune... non désirée.

C'est de plonger en soi comme jamais on l'a fait, d'avoir la force de discerner le beau du laid, de rassurer l'enfant qui y pleure toujours, de bercer ses peurs en lui disant que l'amour est plus fort, d'en extraire les rêves et de composer une oeuvre tournée vers la quête du bonheur...malgré tout.

C'est d'enfin parler à la lumière d'une bougie, un verre de Sancerre à la main, l'autre main calée au creux de l'espoir...et de s'apercevoir qu'il n'y a plus rien à dire...juste à quêter le jour d'après et à aimer.