Esprit saturé sur page blanche

Publié le par Mama Mia



Préférer la plage dorée à la page blanche, je le voudrais au moins l'espace d'un été-rnité...se laisser bercer au rythme des ondes argentées, par les rochers qui se dénudent et se rhabillent au gré du caprice des marées, par la vision de châteaux de sable qui s'entassent pour former une forteresse de papier protégeant les rêves d'enfants. Délaisser les sillons creusés dans un esprit saturé d'ombres tournoyantes, instables, sans visage, sans nom, sans assassin. Oui, je la voudrais cette promesse d'une île où la page resterait blanche parce que l'esprit ne reflèterait plus ses ratures, juste les rayures du zèbre qui émerveille la progéniture perdue dans le ballet syncopé du noir et du blanc accompagné d'une symphonie du bonheur en bord de mer et dont le rythme est donné à coup de triple croches dans un binaire modéré par les silences qui s'instillent sur la partition d'une vie mélodique. Alors on regardait les bateaux, On suçait des glaces à l'eau, Les palaces, les restaurants, On n'faisait que passer d'vant, Et on regardait les bateaux. Et on s'inventait des vies en sachant qu'elles ne nous feraient pas rêver juste imaginer ce que c'était que d'être de l'autre côté de la grille du Grand Palais. A quoi ressemblons-nous dans un miroir ? Quels fantasmes, quelles certitudes, quels doutes et quels espoirs projettons-nous dans le reflet que nous renvoie chaque matin notre miroir sans tain ?  Biarritz, le goût des vacances, l'image des surfers noyés dans une soif de liberté qui les maitenait à la surface du monde, là où tout a commencé, dans une eau porteuse de matière. Ils défiaient la mer en lui intimant l'ordre de produire la vague parfaite comme on cherche l'amour absolu. On les regardait...Sur la plage pendant des heures. On prenait de belles couleurs. Eux étaient notre négatif positif, le révélateur photographique qui fixe pour l'éternité ce que nous fûmes l'espace d'un instant, d'un été. Et c'était quand même beau.

Publié dans Courant poétique

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