Ce ne sont pas les grandes lunettes qui font les grands astronomes
Tu ne te prénommes pas Maximiliana mais pourtant je te le prose en couleurs nuancées : n’abolis jamais la part de rêve qui est en toi comme en chacun de nous. Peut-être seras-tu scarifiée un jour par une pensée lancinante – tout mène à Rien – mais souviens-toi alors, au fond de ta nuit rouge en forme d’ornière, que des petits riens mènent au Tout et que si nous ne sommes jamais sûrs de faire le bien, nous pouvons au moins le souhaiter. Cherche aussi le Bijoutier du Ciel qui surnage dans les eaux-fortes du Jardin de la France. Souviens-toi encore qu’il est bon de se retourner mais si seulement cela peut faire avancer... Car nous sommes condamnés à marcher sur cette route en bandoulière dont on nous a affligé dès la Genèse. Bivouaque parce que tu portes le feu et que de repos tu auras besoin pour nourrir l’espoir d'un adieu sans fard mais n’oublie jamais de prier sous la voûte que tu choisiras. Aleph Beth…tu poursuivras ton apprentissage parce que la vie est un assemblage dont le temps est la mesure raisonnée. Son épaisseur est variable, sa nature capricieuse mais il est le remède universel si tant est qu’on en respecte le rythme, les ruptures, les syncopes, les doubles croches et les chausse-trappes…tout est affaire de grammaire car nous sommes le Peuple du Livre. Souviens-toi toujours de la prophétie…un coin de ciel ouvre sur des milliers d’horizons. Ne te laisse pas impressionner parce que la vie est surréaliste. Mon enfant, voila enfin ce que je t'aurais dit à l'heure de l'Apocalypse : ne regrette jamais tes choix, assume-les justement et avec une infinie humilité.